Phobies, peurs
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La phobie est une peur irrationnelle déclenchée par la présence d'un objet ou d'une situation déterminés ne présentant pas en eux-mêmes un caractère objectivement dangereux. L'anxiété n'est pas atténuée par le fait de reconnaître que la situation n'est pas menaçante. A la différence du trouble obsessionnel, la crainte n'est ressentie que lorsque la personne se trouve confrontée avec l'objet ou la situation redoutés mais la simple évocation de ce qui est redouté peut provoquer une peur par anticipation.
L'angoisse phobique disparaît en l'absence de l'objet ou de la situation, aussi la personne va éviter la situation redoutée ou mettre en place des stratagèmes d'évitement, comme l'utilisation d'un objet contre-phobique : un gri-gri, avoir sa boîte d'anxiolytique et sa bouteille d'eau sur soi, être accompagnée d'une personne...
On distingue 3 types de phobies : les phobies spécifiques, l'agoraphobie et la phobie sociale.
- Les phobies spécifiques
- L'agoraphobie
- La phobie sociale
Ces phobies sont liées à un stimulus précis comme la proximité de certains animaux - araignées, serpents, souris, oiseaux, chiens, les endroits élevés, les orages, l'obscurité, les voyages en avion, la conduite automobile, l'école, les examens, les soins dentaires, les piqures, la vue du sang, les espaces clos... (la liste est encore longue !)
Grâce à des démarches d'évitement la personne peut vivre quasi-normalement avec certaines de ces phobies ; on ne croise pas des araignées à chaque coin de rue dans nos villes mais une personne souffrant d'une phobie des oiseaux aura plus de mal à les éviter et certaines phobies spécifiques comme la peur des voyages en avion ou en train risque de limiter son mode de vie ou d'impacter sa vie professionnelle.
Ces troubles phobiques peuvent s'associer à d'autres troubles du type névrotiques ou à des troubles de l'humeur ; les phobies spécifiques semblent, en effet, parfois jouer un rôle de mécanisme de défense contre l'angoisse qu'elles concentrent, en quelque sorte, sur un objet précis.
L'agoraphobie se limitait à l'origine à une peur des espaces découverts. Sa définition s'est élargie à la crainte de se trouver sans protection, loin d'un lieu rassurant. Outre la crainte des espaces découverts, elle englobe ainsi la peur des foules, la crainte de quitter son domicile, la peur des magasins, des endroits publics, la peur de voyager seul en transport en commun. L'agoraphobie peut résulter d'une crise de panique survenue dans un lieu public et certaines personnes peuvent être terrifiées à l'idée de s'évanouir dans un endroit public sans pouvoir être secourues.
Les personnes vont éviter les situations redoutées ce qui peut dans certains cas extrêmes amener à rester confiner chez soi. Le trouble est beaucoup plus fréquent chez les femmes que chez les hommes. En l'absence de traitement efficace, l'agoraphobie évolue souvent vers la chronicité avec, habituellement, des fluctuations d'intensité.
La caractéristique essentielle de la phobie sociale est une peur marquée et persistante des situations sociales (de groupe par opposition aux foules). Cette crainte concerne soit les situations d'interactions sociales, soit plus particulièrement les situations de performance en public, soit les deux. Elles se limitent parfois à des situations particulières comme manger en public, parler en public, rencontrer des personnes du sexe opposé, se rendre à des soirées, parler à des figures d'autorité... ou peuvent s'étendre à l'ensemble des situations sociales par exemple lorsque la crainte concerne le fait de soutenir le regard. De nombreux symptômes peuvent venir exprimer cette angoisse phobique : peur de se mettre à rougir ou à trembler, avoir des nausées ou un besoin urgent d'uriner, avoir la sensation de perdre tous ses moyens - l'impression de ne plus savoir s'exprimer, l'impression d'un grand vide dans sa tête, voire dans certains cas un sentiment de panique avec une seule idée en tête : fuir cette situation angoissante.
La phobie sociale s'accompagne souvent de conduites d'évitement, pouvant aboutir, dans les cas extrêmes, à un isolement social presque total. Ce trouble s'accompagne souvent d'une mauvaise estime de soi et d'une peur de la critique. Les résultats scolaires ou professionnels ne sont souvent pas conformes aux capacités réelles des personnes. Dans les cas sévères le handicap professionnel et affectif peut être majeur.
Les études épidémiologiques réalisées dans la population générale montrent que la femme est plus souvent touchée que l'homme par ce trouble. Cependant, parmi les formes les plus sévères, la majorité des personnes sont des hommes. La fréquence du trouble est importante (3 à 13% de prévalence sur la vie) mais la sévérité est très variable d'un cas à l'autre. L'âge de début du trouble est typiquement l'adolescence (entre 10 et 20 ans). Son évolution est prolongée même si la sévérité du trouble peut s'atténuer avec la maturité. La sévérité de la gêne sociale est fréquemment fonction des facteurs de stress et des exigences de la vie ; par exemple, une promotion professionnelle peut être l'occasion d'une recrudescence du trouble.